Cela fait de nombreuses années que je gagne ma vie sur internet. Au début, ce n’était pas facile.

J’ai ouvert mon premier e-commerce alors que j’étais dans ma dernière année d’étude à l’ESPI (Ecole Supérieur des Professions Immobilières), j’étais jeune.

J’avais trouvé un CDI chez Nexity avant la fin de l’année. Je me rappelle que l’année scolaire se finissait le 30 avril (oui, c’est tôt) et que mon premier jour de travail était prévu pour le 2 mai à peu près. Je me rappelle que j’envoyais mes colis avant de partir au bureau. Je me rappelle la directrice, ses crises de nerf et moi qui lui tenait tête. J’ai démissionné.

Je suis allé chez Bouygues Immobilier. J’envoyais toujours mes colis. Je faisais le service client depuis mon portable. Je ne me plaisais pas. L’immobilier n’était pas ce que j’espérais. Il y avait certes l’argent, mais aucune morale, aucune éthique, aucune autre règle que l’argent. Je me rappelle ne pas avoir voulu signer une vente, parce que je savais que ces pauvres gens faisaient un très mauvais choix. Le genre de choix qui peut vous gâcher une vie…. Je suis parti.

J’avais toujours mon e-commerce. Ma famille ne comprenait pas. Autant d’études pour tout arrêter aussi vite. “J’ai fait 300 euros ce mois-ci et cela continue de monter doucement.” 300 euros… non, ma famille ne comprenait décidément pas.

“Va chercher un travail, tu passes ta vie devant ton ordi”. C’était cela mon travail.

J’ai placé ma confiance en Dieu. J’ai persévéré. J’ai beaucoup travaillé. Je passais mon temps entre les colis, le développement de mon catalogue produit, les lectures sur le e-commerce et le référencement. J’ai appris sur le tas. J’ai appris de mes erreurs, de mes lectures et de mes réussites.

Lorsque mon premier site a commencé à mieux marcher, je me suis lancé dans ma première refonte. On a tout refait : graphisme, module… J’ai rencontré mon développeur: Fredj.  Un type génial. Oui, je le dit sans aucune honte : “Mon développeur est un type génial”. (Je sens qu’il va se gonfler en lisant cet article.)

La refonte a boostée mon site. Il avait trouvé son rythme de croisière, mais moi, j’étais noyé sous le travail. J’avais la tête dans le guidon. Je travaillais, je n’avais plus de temps.  Je travaillais tellement que les souvenirs de cette période de ma vie reste assez flou. Je me rappelle un ordi, des colis, les salariés de la poste avec qui j’avais sympathisé à force d’y être fourré… Il fallait que  je fasse quelque chose.

Un jour, j’ai décidé de tout externaliser. Cela a été très vite. Je n’ai rien vu venir. Du jour au lendemain une société externe s’occupait de tout : achat des marchandises, envois des colis… Il ne me restait que les mails et encore…pour combien de temps ?

Peu de temps après, le chiffre d’affaires a presque doublé. Sans prévenir.  Ce genre de chose peut vous tomber dessus sans que vous n’ayez rien vu venir. J’ai laissé tomber les mails. J’ai externalisé le service après vente… Il ne me restait plus rien. Ils m’avaient tout pris. Je n’avais plus que mon site, mon argent et mon temps. Mon temps… pour combien de temps encore?

J’avais invité David, un de mes meilleurs amis d’enfance, au barbecue annuel qu’on organise avec les voisins. On est en Juin. Il fait beau. David me parle de ses projets. Il veut quitter sa société pour ouvrir un centre de vitres teintées. On s’associe. Je n’ai rien vu venir encore une fois. Le site est déjà en ligne. 2 semaines de rendez-vous déjà bouclé avant l’ouverture du centre. Le téléphone sonne sans cesse. Il m’a pris mon temps.

Aujourd’hui, cette société je ne l’ai plus. Je l’ai vendu. Je me suis lancé dans d’autres projets depuis. D’autres e-commerces, la création de DVD et de CD, l’édition de 2 méthodes de langue… pour chacun la logistique est externalisée que ce soit l’envoi des colis pour les e-commerces ou la distribution pour les livres, CD, DVD, ce qui me permet d’avoir le temps de me lancer dans d’autres activités et surtout le temps de vivre ma vie.

J’ai compris une chose : quelque soit l’activité dans laquelle on se lance, il faut que cela nous laisse du temps.  L’argent sans le temps, à quoi bon ?

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